C

CITY

P                





Grenoble 1968-2019
Au lieux des Utopies



À mi-chemin entre architecture, sociologie, histoire et photographie, cette exposition-parcours-installation propose, à la Plateforme (Ancien Musée de peinture), une réflexion sur les différents sites urbains grenoblois qui ont été portés par une dimension utopique. Premier chapitre : le centre commercial Grand’Place.

À l'origine de cette aventure singulière baptisés

Grenoble 1968-2019, au lieu des utopies

, il y a la rencontre entre des professionnels qui partagent un goût pour l'urbanisme et l'envie de croiser leurs compétences dans un travail collaboratif. Le résultat est une exposition-installation hybride mêlant photographie, architecture, histoire, sociologie et arts plastiques.

L'intention est d'inviter le visiteur à revenir sur les sites urbains grenoblois connus pour avoir été porteurs de certaines utopies à l'époque de leur conception. De l'utopie sociale de la Villeneuve à l'utopie écologique de la Caserne de Bonne donc. Mais c'est sur l'utopie commerciale de Grand'Place, ouvert en 1975, que se concentre ce premier chapitre.

Planifié vécu

Avec ce projet, le collectif pluridisciplinaire attire notre attention sur le fait que ces aménagements qui ont marqué leur époque n'ont pas toujours évolué comme leurs concepteurs l'auraient souhaité. C'est ce que révèlent les photographies de Luca Nicolaoqui confronte une approche documentaire du projet architectural pur (pointant parfois des détails déconcertants) à des photographies plus spontanées des usagers, mettant ainsi en tension ce qui est planifié par les architectes et ce qui est vécu par les habitants.
De même, on peut lire, tout au long du parcours, des phrases qui ont été prononcées par les usagers de Grand'Place et qui révèlent une sorte d'inconscient du lieu et de ses usages comme cette paradoxale pépite : «
On prend la voiture maintenant, il y a trop de trafic
», confirmant que l'automobiliste moyen n'a souvent pas du tout conscience de faire partie de l'embouteillage contre lequel il peste.

Benjamin Bardinet 2019