NAXOS
LAND ART ︎︎︎

Grece 2013



                             

Nàxos, Cyclades. Scattered in the hills, strange concrete structures punctuate the mythical landscapes of the Greek island. They are houses, housing estates, sometimes huge abandoned districts under construction. Born from the unconscious frenzy of the markets, new symbols of a macroeconomy that has come to rub shoulders with the vestiges of the thousand-year-old Greece and its essential forms, these empty temples now welcome, in the shadow of their geometric spaces, flocks of shepherds and stray dogs.
One recognizes the frozen works of a country that still does not know what its future will look like, nor when it will be able to build itself again. One is also surprised by their minimalist aspect, so similar to the incomplete cubes of the American artist Sol Lewitt, who conceived his works according to a strictly mathematical combinatory logic.
Here, the complex laws of the globalized economy have generated forms in the landscape that are presented as works of Land Art.
It is then a new ballad that begins in Nàxos, where constructions left in their raw state dialogue with the forms of Greek architecture, where the thousand-year-old sites appear through the outline of a rectangle with sharp angles like the portal of an Apollonian temple.

A strange impression is then created, as if these whimsical architectures were there just to question us on the mysteries of time and its reversibility. For these buildings of the post-capitalist era with the appearance of contemporary works are
building sites, but also ruins
. Middle term between two opposite temporal vectors, they anticipate and commemorate at the same time, reminding us of a future that can only really happen in terms of a revolution in the way we read these landscapes and measure the impact of external, unpredictable and uncontrollable factors on them. unpredictable and uncontrollable.

Camilla Bevilacqua
Nàxos, Cyclades. Disséminées dans les collines, des étranges structures en béton ponctuent les paysages mythiques de l’île grecque. Il s’agit de maisons, lotissements, parfois d’immenses quartiers abandonnés en cours de construction. Nés de la frénésie inconsciente des marchés, symboles inédits d’une macroéconomie venue côtoyer les vestiges de la Grèce millénaire et de ses formes essentielles, ces temples vides accueillent désormais à l’ombre de leurs espaces géométriques des troupeaux des bergers et les chiens errants.

On y reconnaît les œuvres figées d’un pays qui ne sait toujours pas à quoi ressemblera son avenir, ni quand il pourra (se) construire à nouveau.
On s’étonne aussi de leur aspect minimaliste, si semblable aux cubes incomplets de l’artiste américain Sol Lewitt, qui concevait ses œuvres selon une logique combinatoire strictement mathématique. Ici, les lois complexes de l’économie globalisée ont généré des formes dans le paysage qui se présentent comme des œuvres de Land Art. C’est alors une ballade inédite qui commence à Nàxos, où des constructions laissées à l’état brut dialoguent avec les formes de l’architecture grecque, où les sites millénaires apparaissent à travers le contour d’un rectangle aux angles nets comme le portail d’un temple apollinien. 

Une étrange impression s’installe, comme si ces architectures fantasques étaient là juste pour nous questionner sur les mystères du temps et de sa réversibilité. Car ces bâtiments de l’ère post-capitaliste aux allures d’œuvres contemporaines sont des chantiers, mais aussi des ruines. Moyen terme entre deux vecteurs temporels opposés, ils anticipent et commémorent en même temps, nous rappelant d’un avenir qui ne pourra véritablement advenir qu’aux termes d’une révolution dans le mode de lire ces paysages et de mesurer sur ceux-ci l’impact de
facteurs extérieurs, imprévisibles et incontrôlables.

Camilla Bevilacqua